Le Cold Brew, l’art du café en suspension

Il y a des gestes qui prennent du temps.
Des infusions qui préfèrent la patience à l’ébullition, la lente osmose au choc thermique. Le cold brew appartient à cette famille de plaisirs suspendus : une extraction à froid, longuement infusée, qui transforme le café en une boisson douce, profonde, presque soyeuse. Mais d’où vient cette étrange idée d’infuser du café… sans chaleur ?


Des origines nomades aux coffee shops d’aujourd’hui

Le cold brew n’est pas né hier, malgré les verrines en verre et les pailles réutilisables qui l’accompagnent aujourd’hui.
Il faut remonter plusieurs siècles en arrière, à l’époque des marins japonais ou néerlandais. On raconte que les marins de la Compagnie des Indes, pour éviter le goût amer du café réchauffé plusieurs fois, se mirent à infuser leur café dans de l’eau froide pendant les longues traversées. Moins périssable, plus digeste, et étonnamment bon : l’idée germa.

Au Japon, cette pratique aurait donné naissance à une version raffinée appelée Kyoto-style cold brew, où l’eau goutte lentement, très lentement, sur un lit de café. Presque un cérémonial.
Mais c’est bien plus tard, dans les années 2000, que la boisson connaît son envol. De Brooklyn à Melbourne, les cafés de spécialité la remettent à l’honneur, séduits par sa douceur et son potentiel créatif.

La lenteur comme révélateur de goût

Contrairement à l’espresso, le cold brew ne force pas la mouture.
Le café y repose, entre 12 et 18 heures, dans de l’eau froide ou à température ambiante. Cette infusion lente fait ressortir les notes les plus douces et les moins acides du café. Le résultat ?
Une boisson étonnamment ronde, à la fois désaltérante et aromatique. On y décèle parfois des arômes de cacao, de noisette, de fruits rouges… selon la variété du café et la finesse de la mouture.

Mais attention : qui dit douceur en bouche ne dit pas légèreté côté caféine.

Cold brew, faux calme et vraie énergie

Ce café paisible cache un tempérament bien plus énergique qu’il n’y paraît.
Comme l’extraction dure longtemps et utilise plus de café qu’un espresso, le taux de caféine du cold brew est souvent supérieur. Il est donc particulièrement apprécié en été, quand on cherche un coup de fouet sans la chaleur d’une boisson chaude.

À noter : le niveau de caféine varie selon la recette (dilution, type de grains, durée d’infusion). Mais globalement, un verre de cold brew équivaut à deux expressos. Voilà de quoi expliquer le sourire des amateurs après une première gorgée…

Une toile blanche pour mille variations

La magie du cold brew, c’est aussi sa versatilité.
On le boit nature, bien sûr, sur glace.
Mais il se prête aussi à toutes les fantaisies :

  • avec un nuage de lait entier ou d’avoine, pour une douceur lactée

  • avec un trait de sirop de vanille, d’érable ou de caramel, pour une touche gourmande

  • pour les puristes, en version “nitro”, infusé à l’azote pour une texture crémeuse proche d’une bière brune

Certains l’intègrent même à des cocktails sans alcool, ou à des pâtisseries d’été. C’est un café qui aime les détours.

Pourquoi je l’aime, chez Hesprie

Le cold brew, pour moi, évoque l’été à contretemps.
Il y a ce plaisir de préparer son café la veille, de l’oublier au frais, puis de le retrouver comme une surprise au matin. Il y a le verre qui perle, la fraîcheur qui réveille sans brusquer. C’est un rituel lent, silencieux, mais vibrant.

Chez Hesprie, je vous conseille de le réaliser avec un café de spécialité au profil aromatique clair – un moka éthiopien, par exemple, pour ses notes florales. Ou un blend doux et chocolaté, comme ceux de la maison Pfaff, que je propose en boutique.


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